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Page spéciale : la chanson de l'Eventail


Le prétendu "langage de l'éventail"  est, je l'ai  dit et redit, largement une invention du XIXe siècle, hélas liée à une dégradation du statut des femmes de la bonne société. Mais aux XVIIe et XVIIIe siècles en tout cas, l'éventail avait beaucoup à dire tant par la façon dont il était utilisé que (surtout) par les illustrations qu'il portait. Mais parle-t-on jamais du "chant de l'éventail" ?

On sait que l'objet a inspiré bien des poèmes, dont  on trouve quelques exemples au fil des pages de ce site. On doit savoir aussi que, surtout à la fin du XVIIIe siècle, il a souvent été agrémenté de refrains tirés de vaudevilles, soit pour accompagner les spectacles, soit parce que leur air, souvent pris de la célèbre "clé du Caveau" , était utilisé  sur des paroles nouvelles, en particulier à l'époque révolutionnaire. Le Cercle de l'Eventail avait prévu pour décembre 2018 une réunion permettant à la fois de voir ces éventails et d'entendre ces chansons : c'est ce qui nous  donné l'idée de cette page. Des clameurs moins harmonieuses ont fait reporter cette rencontre au 26 janvier 2019.

L'on oublie souvent que l'éventail a aussi été mis en chansons ! Avouons-le, celles-ci ne sont pas immortelles, et leurs vers faciles véhiculent presque toujours les stéréotypes associant le fragile éventail à la supposée futilité de la femme. Cela n'empêche pas ces bluettes d'avoir un certain charme, assez proche (n'est-ce pas ?) de celui des éventails de la fin du XIXe siècle ou du début du XXe siècle qui leur sont contemporains.

On trouve à l'occasion  textes et partitions de ces chansons : mais la plupart d'entre nous manquent des compétences musicales et vocales nécessaires à leur juste interprétation. Apprenant qu'une de ces chansons avait été "recréée" au XXIe siècle, j'ai pu en acquérir le fichier son et obtenir de l'interprête l'autorisation gracieuse d'en faire profiter les visiteurs de la Place de l'Eventail. Merci donc à Pierre Valray, dont la voix suave accompagnera pour vous la lecture d'une partition  ancienne. Vous pouvez retrouver sur son site (http://www.pierrevalray.fr/index.html) toutes les "chansons perdues" qu'il a recréées. 
Faites démarrer ce petit lecteur son pour entendre Pierre Valray, et tout en l'écoutant, retrouvez ci-dessous les paroles de la chanson.


partition Eventail

Chanson 2
chanson 3

La partition se trouve aisément, dans l'édition ci-dessus ou d'autres, à l'occasion de reprises par diverses chanteuses.

L'auteur de la musique,
Fred Mélé (1884-1961), chef d'orchestre -notamment du Moulin Rouge à Paris- a contribué à populariser le jazz en France dès le début des années 1920. Il accompagna notamment  la chanteuse Mistinguett dans ses revues et pour ses enregistrements.


Pour composer ces paroles inoubliables, il a fallu deux auteurs :  Charles Jacques-Mardochée (1882-1971), directeur dès 1910 de l'Olympia (Paris) fut auteur de nombreuses chansons à succès (dont, avec Lucien Boyer, le célèbre "Cà, c'est Paris !"), metteur en scène et producteur de revues et d'émissions de music-hall pour la radio et la télévision. Son co-auteur, André Montagard (1888-1963), qui fut aussi compositeur, restera dans les marges de l'Histoire pour avoir composé les paroles de l'hymne pétainiste "Maréchal, nous voilà !". Personnellement, nous préférons l'Eventail...

Quant à Nina Myral,  il s'agit du pseudonyme d'Eugénie, Hortense Gruel  (1884-1975), créatrice de la chanson. Elle était danseuse, chanteuse et surtout actrice, avec une riche filmographie de 1916 à 1963 (dans l'Homme de Rio, de Philippe de Broca avec Jean Paul Belmondo). La partition se trouve aisément, la chanson  ayant d'ailleurs été reprise par diverses chanteuses. Jane Marceau (Jeanne Gay, 1896-1981, elle aussi actrice et chanteuse), citée ci-dessus, a d'ailleurs elle-même créé en 1925 une autre chanson titrée "Derrière l'Eventail", de Marafioti et Romani, que Pierre Valray nous permet à nouveau d'entendre.
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Nina Myral______________________  Derrière l'éventail                                                                                                                                                           
 Nina Myral dans "La revue des Folies Bergère" de Michel Carré et André Barde
 (dessin d'Yves Marevery, 1913)

J'espère, avec cette page futile et frivole, vous avoir un peu divertis. Comme d'ordinaire, n'hésitez pas à me faire part de tout avis, conseil ou critique !

Pierre-Henri Biger (Septembre 2018)



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