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Note to our English speaking visitors. This page (before updating at the end of 2024) had been translated to English and turned to an article in Fana Journal Spring 2007.We strongly recommend every fan interested person to join the Fan Circle International (https://www.fancircleinternational.org/) or the Fan Association of America (www.fanassociation.org), which provide interesting studies, pleasant gatherings and warm friendship ! In France, the Cercle de l'Eventail (https://cercledeleventail.fr/) must of course be considered and offers from time to time excellent colloquiums and studies, now often with English translations.
Comme nous le disons ailleurs, nous cherchons à être amateurs plutôt que collectionneurs, à aimer plus qu'à amasser. Aussi évitons nous généralement de constituer des "séries". Parfois cependant, avouons-le, nous ne savons pas résister à la tentation, et nous sommes (par exemple) alors contents de noter les différences entre diverses éditions du même éventail publicitaire, comme dans cet éventail pour la Régie Française des Tabacs que nous montrons sur une autre page... ou comme dans les éventails pour l'exposition internationale de 1867 que nous avons évoqués pour Le Vieux Papier en octobre 2022.
(https://www.levieuxpapier-asso.org/bulletin/bulletin-doctobre-2022/)
Ici, il s'agit cependant de quelque chose de différent : le hasard a mis dans nos mains en quelques mois 3 éventails peints par un artiste qu'à dire vrai nous connaissions peu, mais que nous voulons vous faire (re)découvrir ici. Il signe F. Boscher: première difficulté, car quand on avance dans la recherche, on s'aperçoir qu'il s'appelle en réalité Ferdinand Jean Edouard Boscher... et que de ce fait il est parfois connu aussi comme "Ferdinand Boscher", comme "Jean Edouard Boscher", ou comme Edouard Boscher ! Une vingtaine d'années après, nous avons acquis un autre éventail de l'artiste, manifesement lié à l'un des trois achetés au début du siècle.
Ajoutons qu'il s'agit d'un nom qui sans être très courant n'est pas rare (éventuellement avec les graphies "Bocher" ou "Boché"). Les recherches sur Internet vous mènent surtout vers une méthode de lecture ancienne, mais toujours utilisée par certains enseignants non-conformistes et par les parents voulant éviter à leurs têtes blondes d'apprendre à ne pas lire grâce aux méthodes globales ou semi-globales. Ces difficultés passées, on s'aperçoit que "notre Boscher" est un artiste né en 1888, qui a été particulièrement actif dans les années 1920/1930, illustrant diverses revues et contribuant en particulier à des publicités pour Houbigant (célèbre parfumeur connu des amateurs d'éventails) et de nombreux programmes de théâtre. Installé à la fin de sa vie sur la côte nord de la Bretagne, il en a illustré divers aspects, y compris la ville de Saint Malo dévastée à la fin de la seconde Guerre Mondiale (voir par exemple https://www.navigart.fr/fnac/artwork/ferdinand-boscher-vue-de-saint-malo-140000000022454). Mais le plus souvent son style, sans originalité il faut le dire, l'avaient amené très souvent à représenter des personnages en atours du XVIIIème siècle, non sans une légère teinte de marivaudage.
La rencontre de Ferdinand Jean Edouard Boscher avec les éventails est donc toute naturelle, et on ne peut que regretter qu'il soit né un peu trop tard pour contribuer à la floraison des pastiches de la fin du XIXème siècle, où il aurait sans doute fait concurrence aux Donzel, à Maurice Leloir et à quelques autres. Mme Anne Hoguet, maître d'art créatrice et restauratrice d'éventails, qui succéda à son père dans les locaux remarquablement aménagés par l'éventailliste Kees au 2 Bd de Strasbourg à Paris nous a donné une information très utile. En effet, elle nous a appris que dans les années 1920 F. Boscher réalisait pour M. Norry (successeur de la maison Kees et prédécesseur de M. Hoguet) des feuilles d'éventail aquarellées de vues de Paris.
En tout cas, nous vous invitons à admirer outre quelques autres oeuvres de cet artiste, dont à la fin de cette page une aquarelle donnant à voir une belle, son écran et son galant, les 4 éventails qui nous ont rejoints, dont deux sont très caractéristiques de son travail le plus fréquent, les deux autres étant de même style mais sans les personnages Louis XV habituels. Et pourtant, vous le verrez, la présence du roi "Bien-Aimé" (un temps) y est de premier plan !
Le premier éventail a une monture en bois teinté, avec des brins légèrement mouvementés, une bélière en métal, une feuille de papier (pour aquarelle plus que spécifiquement pour éventail) montée "à l'anglaise" et peinte à l'encre et aquarelle avec quelques rehauts de gouache semble-t-il. . Sa hauteur est de 21,8 cm (hors bélière) et la feuille mesure au plus large 13,4 cm. Nous ignorons la date précise de sa réalisation, que nous situerons entre 1910 et 1925.
Veuillez cliquer d'abord sur la partie gauche de la feuille
Veuillez cliquer ensuite la partie droite, pour avoir un aperçu du traitement du sous-bois par l'artiste, et de sa signature.
Voici maintenant un deuxième éventail, toujours dans la même veine : cette fois, il s'agit d'une partie de pêche où les moralistes trouveront peut être que les pêcheurs sont bien pécheurs !!!!
Cet éventail-ci a une monture en bois teint à rivure et bélière en métal, avec des brins repercés, des panaches légèrement ondulés et incrustés de fines tablettes de nacre. La feuille est ici aussi en papier assez épais paraissant faite pour aquarelle plus que spécifiquement pour éventail. Elle est montée à l'anglaise et peinte à l'encre et aquarelle avec quelques rehauts de gouache semble-t-il. . Sa hauteur est de 21,4 cm (hors bélière) et la feuille mesure 13,5 cm. Ici aussi nous ignorons la date précise de sa réalisation, que nous situerons également entre 1910 et 1925.
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Enfin nous présentons deux autres éventails du même auteur, mais qui témoignent d'un esprit différent. Voici un lieu connu dans le monde entier : c'est, en premier lieu, vue du pont qui la relie au Palais Bourbon, la Place de la Concorde et son célèbre obélisque. Cet éventail de petite taille (16,3 cm, feuille de 9,6 cm) est réalisé, comme les autres ici montrés, sur du papier à aquarelle avec une contrefeuille en papier plus fin. Il est, lui aussi, guaché et aquarellé.
Si l'on traverse la célèbre place, on se trouve face à la rue Royale avec au fond l'église de la Madeleine. Au premier plan, derrière les bouches de métro et passage souterrain, se trouvent à droite les prestigieux bâtiments du Garde-Meuble de la Couronne sous l'Ancien Régime, longtemps affectés ensuite au ministère de la Marine. Ces bâtiments rénovés dans leur esprit du XVIIIème siècle sont ouverts au public depuis 2021 et abritent aussi les expositions de la remarquable collection Al-Thani. A gauche, dûs comme les premiers à Ange-Jacques Gabriel, les majestueuses constructions abritent l'hôtel de Crillon (renommé palace étoiles Luxe), l'Automobile Club de France et la Fédération Internationale Automobile.
Ce dernier éventail a une monture os (de belle qualité : on dirait de l'ivoire) à rivure et oeil en métal. La feuille est réalisée à partir du même papier pour aquarelle. Elle est montée à l'anglaise et peinte à l'encre sépia et aquarelle . Sa hauteur est de 21,3 cm et la feuille mesure au plus large 13,1 cm. Ici aussi nous ignorons la date précise de sa réalisation, que nous situerons cependant à une date assez tardive en raison du nombre de voitures automobiles présentes rue Royale et du style général. Selon toute vraisemblance, cette feuille a, comme la précédente, été réalisée pour M. Norry dans les années 1920, et montée postérieurement.
Veuillez cliquer sur la feuille pour découvrir un détail de la feuille... et des correspondances sur d'autres éventails.
On peut trouver d'autres éventails de Boscher. Signalons en un très intéressant car patriotique, appartenant à une collection privée française, que nous montrons dans notre article "WW1 Allied Flags Fans », Fans, The Bulletin of the Fan Circle International, Summer 2014, Nr 98, p. 48-52.
Nous espérons vous avoir divertis et intéressés par ce petit parcours autour d'un peintre d'éventails, avec comme toujours dans ce merveilleux sujet d'études, des perspectives ouvertes vers d'autres domaines. Naturellement, si vous disposez d'informations concernant Ferdinand Jean Edouard Boscher, nous serions très heureux d'en prendre connaissance, et de les faire partager à nos visiteurs (en particulier si vous possédez d'autres éventails de sa main !)
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A gauche, aquarelle de Boscher montrant sans doute l'intérieur d'une malouinière (nom donné aux belles propriétés construites au XVIIIème siècle par les armateurs de St Malo, ville chère à notre artiste), avec un galant déplorant qu'un écran ne cache qu'imparfaitement les jeux amoureux...
Ci-dessus à droite, couverture de programme du Théâtre de la Renaissance - Paris (1925).
Ci-dessus au centre, publicité pour le parfumeur Houbigant.